GENRE (discrimination de)
Dans l’antiquité, des jeux étaient déjà organisés. Le sport était principalement pratiqué par des hommes mais les femmes n’en étaient pas exclues pour autant. Lors des jeux de Delphes et de Spartes, les hommes et les femmes pouvaient concourir dans des compétitions séparées.
C’est Pierre de Coubertin, rénovateur des jeux olympiques qui exclura les femmes de la compétition. Il donnera l’exemple à d’autres organisateurs de compétitions.
A partir des jeux olympiques de 1900, les compétitions de tennis et de golf sont ouvertes aux femmes. Au fil des éditions, de plus en plus d’épreuves seront ouvertes aux femmes (patinage artistique et tir-à-l ’arc en 1908 et natation en 1912). Ce n’est qu’en 1926 que l’athlétisme sera ouvert aux femmes aux jeux olympiques.
Les athlètes présentant des anomalies chromosomiques sont toujours au cœur des débats concernant leur participation aux jeux olympiques dans la catégorie de sexe féminin ou masculin. En 1968, des « contrôles de féminité » ont été mis en place. En 1991, les « contrôles de féminité » ont été remplacé par des « contrôles de sexe » en raison de certaines critiques.
Actuellement, nous pouvons dire qu’il existe très peu de discrimination de genre entre les hommes et les femmes dans le sport. Cependant, il est important de noter que dans les sphères administratives du sport (gestion de fédérations, …), peu de femmes y occupent des postes.
Un(e) joueur/se pourrait participer à une compétition de football du sexe opposé s’il/elle en justifie les raisons. Autrement dit, il/elle doit expliquer pourquoi il/elle ne peut participer à la compétition de son sexe[1]. Cette demande doit être introduite par écrit à la commission éthique de l’Association des Clubs Francophones de Football (ACFF).
Force est de constater que le sport féminin est souvent moins diffusé sur les chaînes de télévision. Il est certain que plus de visibilité pour les disciplines sportives féminines augmenterait l’intérêt porté à celles-ci. En 2020, la RTBF soulignait dans un article que seul 5% des évènements sportifs féminins sont diffusés.
Le cas des athlètes hyperandrogènes reste pour le moment une des plus grandes controverses du monde sportif. En effet, ces femmes hyperandrogènes disposent d’un taux de testostérones comparable à celui d’un homme. Biologiquement, il a été constaté que les hommes avaient un avantage sur les femmes allant jusque 20% sur les performances sportives. La fédération internationale d’athlétisme a décidé d’imposer à ces athlètes un traitement médical afin de réguler leur taux de testostérone et ainsi pouvoir concourir avec les femmes de manière équitable.
Caster Semenya, athlète hyperandrogène, a refusé de se soumettre à ce traitement et s’est donc vu refuser l’accès à certaines compétitions. L’athlète a décidé de se rendre devant le TAS afin de faire valoir ses droits mais le tribunal a jugé que cette discrimination était nécessaire. Elle a ensuite décidé de se rendre devant la CEDH, jugeant que le TAS n’avait pas respecté ses droits (article 3, 6, 8, 13 et 14 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme)[2].
[1] Règlement URBSFA, art. B4.122.
[2] Communiqué de presse de la CEDH, communication de la requête Semenya c. Suisse, 17 mai 2021. Voir également : https://www.rtbf.be/article/les-sportives-reclament-plus-de-place-dans-les-medias-8832827 ; https://www.lalibre.be/sports/football/2020/07/31/diffusion-de-la-pro-league-un-accord-a-ete-trouve-entre-eleven-sports-et-la-rtbf-sur-les-droits-medias-TSBIAWYJBVDRVOMWZAKWSTDNZA/